mardi 8 décembre 2020

Le Veau d'or (Ilf et Petrov), chapitre 22

 C’est moi qui vais commander la parade




    — Je meurs d’ennui, dit Ostap. Cela fait seulement deux heures que nous bavardons, vous et moi, et j’en ai déjà marre de vous comme si je vous connaissais depuis toujours. Un caractère aussi têtu sied à un millionnaire américain, mais chez nous, un millionnaire doit être plus accommodant. 


     — Vous êtes fou ! répondit Alexandre Ivanovitch.


     — Pas d’injures, dit Bender avec douceur. Je suis le fils d’un sujet turc, et donc le descendant de janissaires. Si vous m’injuriez, je ne vous épargnerai pas. Les janissaires n’ont pitié ni des femmes, ni des enfants, ni des millionnaires soviétiques clandestins. 


     — Allez-vous en, citoyen ! dit Koreïko de sa voix de bureaucrate herculéen. Il est plus de deux heures, je veux dormir, je dois aller travailler tôt demain.


     — C’est juste, c’est juste, je l’oubliais ! s’exclama Ostap. Il n’est pas question pour vous d’arriver au bureau en retard. On pourrait vous renvoyer sans indemnité de licenciement. Vous touchez tout de même vingt-trois roubles par quinzaine ! Vu votre austérité, vous pouvez vivre six mois avec.


     — Cela ne vous regarde pas. Laissez-moi tranquille. Vous m’entendez ? Décampez !


     — Mais cette austérité va causer votre perte. Bien sûr, ce serait pour vous prendre des risques que d’afficher vos millions. Mais vous en faites vraiment trop. Vous avez pensé à ce qui vous arrivera si vous pouvez un jour dépenser votre argent ? C’est dangereux, l’abstinence ! Une amie à moi, une femme qui enseignait le français, Ernestina Iossifovna Poincaré, n’avait jamais bu une goutte d’alcool de sa vie. Eh bien ! On lui servit un petit verre de cognac lors d’une soirée. Cela lui plut tellement qu’elle but toute la bouteille et perdit la raison là, pendant le dîner. Ce qui fit une professeure de français en moins sur la terre. La même chose pourrait vous arriver.


     — Sapristi ! Que voulez-vous obtenir de moi ?


     — Ce qu’un de mes amis d’enfance, Kolia Osten-Backen voulait obtenir d’une autre amie d’enfance à moi, la belle Polonaise Inga Zaïonts. Il obtint son amour. Moi aussi, je désire l’amour. Je veux que vous m’aimiez, citoyen Koreïko, et que vous me marquiez votre sympathie en me donnant un million de roubles.


     — Dehors ! dit Koreïko sans élever la voix.


     — Et voilà, vous oubliez encore que je suis le descendant de janissaires. 


     En disant cela, Ostap se leva. À présent, les deux interlocuteurs se faisaient face. Koreïko avait un visage de tempête, de petits nuages blancs passaient dans ses yeux. Le Grand Combinateur souriait cordialement, découvrant des dents blanches comme des épis de maïs. Les adversaires se rapprochèrent de la lampe de bureau et leurs ombres sur le mur devinrent gigantesques. 


     — Je vous le redis pour la millième fois, prononça Koreïko en s’efforçant de se maîtriser, je n’ai pas de millions et n’en ai jamais eu. C’est compris ? Hein ? Bon, déguerpissez ! Je vais porter plainte contre vous.


     — Vous n’allez nullement porter plainte contre moi, dit Ostap d’un ton significatif. Je peux certes m’en aller, mais je ne serai pas encore dans votre rue de la Petite Tangente que vous serez déjà en train de courir derrière moi en pleurant et que vous me lècherez les bottes en me suppliant de revenir.


     — Et pourquoi vous supplierais-je ?


     — Oh, vous le ferez. C’est nécessaire, comme aimait à dire mon ami Vassisouali Lokhankine, c’est précisément là que réside la Vérité haute et en robe de bure. La voilà !


     Le Grand Combinateur posa la chemise sur la table et poursuivit, tout en dénouant lentement les cordons ressemblant à des lacets de bottines :


     —Seulement, mettons-nous bien d’accord. Pas d’excès ! Vous n’allez pas m’étrangler ni me jeter par la fenêtre et, surtout, vous n’allez pas mourir d’une attaque. Si vous vous avisiez de mourir ici subitement, je me retrouverais dans une situation idiote. Le fruit d’un long et scrupuleux travail disparaîtrait. Allez, discutons un peu. Vous ne m’aimez pas, ce n’est pas un secret. Je n’obtiendrai jamais de vous ce que Kolia Osten-Backen obtint de mon amie d’enfance, Inga Zaïonts. Par conséquent, je ne vais pas pousser inutilement des soupirs, ni vous prendre par la taille. Vous pouvez vous dire que la sérénade est terminée. Les balalaïkas se sont tues, de même que les gousli et les harpes dorées. Je suis venu vous voir en tant que personnalité juridique s’adressant à une autre personnalité juridique. Voici un dossier qui pèse trois ou quatre kilos. Il est à vendre et vaut un million d’euros, ce million que, par avarice, vous ne voulez pas m’offrir.  Achetez-le !


     Koreïko se pencha au-dessus de la table et lut sur la chemise :


     « Affaire Alexandre Ivanovitch Koreïko. Ouvert le 25 juin 1930. Terminé le 10 août 1930. »


     — Tout cela est absurde, dit-il en levant les bras au ciel. Drôle de drame ! L’autre jour, vous m’ameniez je ne sais quel argent, à présent vous avez inventé une affaire. C’est tout bonnement ridicule.


     — Eh bien, marché conclu ? insista le Grand Combinateur. Le prix n’est pas très élevé. 

Cela revient seulement à trois cent mille roubles le kilo de renseignements plus qu’excellents au sujet d’une activité commerciale souterraine.


     — Et quels renseignements y a-t-il ? demanda avec rudesse Koreïko en tendant la main vers la chemise.


     — Des renseignements du plus haut intérêt, répondit Ostap en écartant poliment cette main. Des informations sur votre deuxième vie, votre vraie vie, celle qui diffère de façon frappante de votre première vie, la vie à « Hercule » à quarante-six roubles par mois. Cette vie-là est connue de tout le monde. De dix heures à quatre heures, vous soutenez le pouvoir soviétique. Seulement voilà, votre deuxième vie, de quatre heures à dix heures, je suis le seul à la connaître. Vous comprenez la situation ?


     Koreïko ne répondit rien. Les plis de caporal sur son visage se remplissaient d’ombres.


     — Non, dit catégoriquement le Grand Combinateur, vous ne descendez pas du singe, comme tout le monde, mais de la vache. Vous avez beaucoup de mal à réfléchir, comme tous les mammifères ongulés. Je vous dis cela en tant que spécialiste des cornes et des sabots. Donc, on recommence. D’après mes informations, vous possédez sept ou huit millions. Le dossier vaut un million. Si vous ne l’achetez pas, je l’apporte tout de suite ailleurs. On ne m’en donnera rien, pas un kopeck. Mais ce sera votre perte. Ça, je vous le dis en tant que personnalité juridique s’adressant à une autre personnalité juridique. Je resterai le même poète pauvre et polygame que par le passé, mais je pourrai me consoler jusqu’à ma mort en pensant que j’ai délivré la société d’un grand rapiat.


     — Montrez-moi le dossier, dit pensivement Koreïko.


     — Du calme, observa Ostap en ouvrant la chemise. C’est moi qui vais commander la parade. Vous serez informé par télégramme, le moment venu. Voyez, la parade a commencé et c’est moi qui la dirige.


     Alexandre Ivanovitch jeta un coup d’œil à la première page du dossier et, y voyant sa photo, eut un sourire déplaisant et dit :


     — Je ne comprends toujours pas ce que vous voulez de moi. Je peux regarder, par simple curiosité.


     — Moi aussi, c’était par simple curiosité, déclara le Grand Combinateur. Le prix n’est pas très élevé. Très bien, commençons, mus par ce sentiment bien innocent, en fin de compte, la curiosité. Messieurs les Jurés, Alexandre Ivanovitch Koreïko est né… Mais on peut omettre son enfance. À cette époque bleutée, Sacha ne s’adonnait pas au brigandage commercial. Nous avons ensuite le rose de l’adolescence. Passons, là encore. Mais voici la jeunesse, le début de la vie. Nous pouvons déjà nous y arrêter. Par simple curiosité. À la sixième page du dossier…


     Ostap tourna la sixième page et donna le contenu des pages sept à douze.


     — Et voilà, Messieurs les Jurés, vous venez de voir défiler les premiers délits sérieux de mon client, parmi lesquels : trafic de médicaments réquisitionnés durant la famine et l’épidémie de typhus, mais aussi activité dans le secteur du ravitaillement, menant à la disparition d’un train transportant des denrées destinées à la région de la Volga frappée par la famine. Tous ces faits, Messieurs les Jurés, nous intéressent par pure curiosité.


     Ostap s’exprimait à la manière détestable d’un avocat d’avant la Révolution qui, cramponné à quelque expression, ne la lâchait plus durant les dix jours d’un grand procès.


     — Notre curiosité sera aussi éveillée par l’arrivée de mon client à Moscou en 1922…


     Le visage d’Alexandre Ivanovitch gardait sa neutralité, mais ses mains erraient sur la table, tâtonnant comme celles d’un aveugle.


      Permettez-moi, Messieurs les Jurés, de vous poser une question. Simple curiosité, cela va de soi. Quel revenu deux tonneaux ordinaires remplis d’eau du robinet peuvent-ils procurer à quelqu’un ? Vingt roubles ? Trois roubles ? Huit kopecks ? Non, Messieurs les Jurés ! Ils ont rapporté à Alexandre Ivanovitch exactement quatre cent mille roubles-or. Il est vrai que les tonneaux portaient l’appellation pittoresque : « Coopérative artisanale de produits chimiques Revanche ». Mais poursuivons. Pages quarante-deux à cinquante-trois. Lieu de l’action : une petite république pleine de confiance. Ciel bleu, chameaux, oasis et gandins en calottes dorées. Mon client aide à la construction d’une centrale électrique. Je souligne : il aide. Regardez son visage, Messieurs les Jurés !…


     Se laissant emporter, Ostap se tourna vers Alexandre Ivanovitch et le montra du doigt. Mais il manqua son effet et ne put faire décrire à sa main un bel arc à la manière des anciens avocats. Le client lui attrapa soudain le bras, qu’il se mit à tordre sans rien dire. Tout en manifestant l’intention de saisir de son autre main M. l’avocat à la gorge. Les deux adversaires luttèrent trente secondes, tremblant sous l’effort. La chemise d’Ostap se déboutonna, mettant en lumière son tatouage. Napoléon tenait toujours sa chope de bière, mais il était tout rouge, à croire qu’il avait eu le temps de se pocharder. 


     — Ne faites pas pression sur mon psychisme ! dit Ostap en repoussant Koreïko et en reprenant son souffle. Pas moyen de travailler.


     — Gredin ! Crapule ! chuchotait Alexandre Ivanovitch. Une belle crapule !


     Il s’assit par terre, grimaçant sous la douleur que le descendant des janissaires lui avait infligée.


     « La séance continue ! dit Ostap comme s’il ne s’était rien passé.  Comme vous le voyez, Messieurs les Jurés, la glace est rompue. Mon client a tenté de me tuer. Par curiosité enfantine, évidemment. Il voulait juste savoir ce qui se trouvait à l’intérieur de moi. Je m’empresse de satisfaire sa curiosité. Il s’y trouve un cœur noble et en très vigoureux, d’excellents poumons et un foie ne montrant aucun signe de calculs. Je demande que cela soit inscrit au procès-verbal. Et maintenant, poursuivons nos jeux, comme disait le rédacteur en chef d’une revue humoristique en ouvrant la réunion du jour et en regardant ses collaborateurs d’un air sévère. 


     Les jeux en questions déplurent terriblement à Alexandre Ivanovitch. L’expédition dont Ostap était revenu en sentant le vin et l’agneau grillé avait laissé d’importantes traces dans le dossier. Il s’y trouvait la copie d’une condamnation par contumace, les plans décalqués du combinat de bienfaisance, des extraits du « Bilan comptable des profits et des pertes » et aussi des photographies du défilé de la centrale et des vedettes de cinéma.


     « Et pour finir, Messieurs les Jurés, la troisième étape de la carrière professionnelle de mon client bagarreur – un modeste emploi de bureau à « Hercule » pour le bien de la société, et une activité renforcée de trafiquant souterrain pour le bien de son âme. Mentionnons par simple curiosité des spéculations sur les devises, les fourrures, les pierres et autres objets compacts de première nécessité. Arrêtons-nous enfin sur une série de sociétés par actions vouées à l’autodestruction et portant les noms fleuris de prétendues coopératives : « L’Accélératrice », « Le Cèdre Travailleur », « L’Aide à la Scie » et « Le Bûcheron Méridional ». Et ce n’était pas Monsieur Fount, prisonnier du capital privé, qui dirigeait toutes ces sociétés, c’était mon ami et client. »


     Là-dessus, le Grand Combinateur désigna de nouveau Koreïko, sa main décrivant l’arc théâtral conçu auparavant.


     Ostap demanda ensuite au tribunal imaginaire, en recourant à de pompeuses expressions, la permission de poser à l’accusé quelques questions et, après avoir attendu quelques instants pour respecter les convenances, entama :


     « L’accusé n’a-t-il pas été en relations, en dehors du service, avec l’herculéen Berlaga ? Non. Très bien ! Et avec l’herculéen Skoumbriévitch ? Non plus. Admirable. Alors, avec l’herculéen Polykhaïev ? »


     L’employé millionnaire gardait le silence.


     « Je n’ai plus de questions. Ouf ! Je suis fatigué et j’ai faim. Dites-moi, Alexandre Ivanovitch, vous n’auriez pas sur vous une boulette de viande ? Non ? Quelle étonnante pauvreté, si l’on songe à l’énorme somme que vous avez soutirée à « Hercule » avec l’aide de Polykhaïev. Voici la déposition manuscrite de Polykhaïev, le seul herculéen à savoir qui se cachait sous le petit employé aux quarante-six roubles mensuels. Mais même lui n’a pas compris qui vous étiez vraiment. Moi, par contre, je le sais. Oui, Messieurs les Jurés, mon client a péché. Cela est prouvé. Je me permettrai cependant de vous demander d’être indulgents vis-à-vis de mon client, à condition toutefois qu’il m’achète mon dossier. J’ai terminé. »


     Alexandre Ivanovitch avait repris son calme vers la fin du discours du Grand Combinateur. Les mains dans les poches de son pantalon léger, il s’approcha de la fenêtre. Au petit jour, on entendait déjà en ville le grelot des tramways.


     Tenant leurs fusils n’importe comment, comme des binettes, les volontaires de l'Ossoaviakhim marchaient derrière la palissade. Manquant sans cesse de tomber, des pigeons se promenaient sur la corniche recouverte de zinc sur laquelle tambourinaient leurs pattes rouges, semblables à des rameaux de saule. Habitué à être économe, Alexandre Ivanovitch éteignit la lumière et dit :


     — Alors, c’est vous qui m’avez envoyé ces télégrammes idiots ?


     — C’est moi, répondit Ostap. “Chargez oranges tonneaux frères Karamazov.” Pas mal, non ?


     — Plutôt stupide.


     — Et le mendiant un peu crétin ? demanda Ostap, sentant la parade en bonne voie. Vous avez aimé ?


     — Une farce de gamin ! Même chose pour votre livre sur les millionnaires. Et lorsque vous êtes venu me voir coiffé en milicien de Kiev, j’ai compris aussitôt que vous étiez un escroc sans envergure. Malheureusement, j’ai fait une erreur. Autrement, vous m’auriez trouvé, par exemple !


     — Eh oui, vous avez fait une erreur. Il n’est si bon cheval qui ne bronche, comme m’a dit la belle Polonaise Inga Zaïonts un mois après avoir épousé mon autre ami d’enfance Kolia Osten-Backen.


     — Bon, avoir essayé de me dévaliser, je peux comprendre, mais les poids ! Pourquoi m’avoir volé mes poids ?


     — Quels poids ? Je n’ai pas volé de poids.


     — Vous avez juste honte de l’admettre. Tout bien compris, vous avez fait un tas de choses stupides.


     — C’est possible, observa Ostap. Je ne suis pas un ange. J’ai des insuffisances. Mais nous bavardons, et le temps passe. Mes mulâtres m’attendent. Allez-vous me faire verser l’argent ?


     — Ah oui, l’argent ! dit Koreïko. Il y a un ennui. Le dossier est bon, il n’y a pas à dire, ce ne serait pas une mauvaise acquisition mais, lorsque vous avez fait le calcul de mes revenus, vous avez complètement oublié les dépenses et les pertes sèches. Un million, c’est un chiffre absurde.


     — Au revoir, dit Ostap avec froideur. Ayez l’obligeance de rester chez vous une demi-heure. Une charmante voiture grillagée va venir vous prendre. 


     — Ce n’est pas ainsi qu’on fait des affaires, dit Koreïko avec un sourire commercial.


     — C’est possible, soupira Ostap, mais vous savez, je ne suis pas un homme de finances. Je suis un artiste libre et un froid philosophe.


     — En quel honneur voulez-vous recevoir cet argent ? Je l’ai gagné, moi, tandis que vous…


     — Non seulement j’ai pris de la peine, mais j’ai même souffert. Après avoir discuté avec Berlaga, Skoumbriévitch et Polykhaïev, j’ai perdu ma foi en l’humanité.  Cela ne  vaut pas un million, la foi en l’humanité ?


     — Certainement, certainement, dit d’un ton conciliant Koreïko.


     — Alors, nous allons à vos coffres ? demanda Ostap. À propos, où conservez-vous votre actif ? Je suppose que ce n’est pas à la Caisse d’épargne ?


     — Allons-y ! répliqua Koreïko. Vous verrez où c’est.


     — C’est loin ? se tracassa Ostap. Je peux avoir une voiture.


     Mais le millionnaire refusa la voiture et déclara que ce n’était pas loin et qu’il fallait éviter toute pompe inutile. Avec courtoisie, il laissa Ostap passer devant et sortit après avoir ramassé sur la table un petit paquet enveloppé dans du papier journal. En descendant l’escalier, Ostap fredonnait :


                    Sous le ciel brûlant de l’Argentine…   













Notice synthétique



     On rappelle (fin du chapitre 20) qu’Ostap est allé voir Koreïko avec son dossier sur ce dernier…


     Nouvelle allusion à l’origine prétendument turque de Bender. Voir notamment le chapitre 2 et sa notice.


     Sur les gousli :  https://fr.wikipedia.org/wiki/Gousli


     Le dossier accusateur d’Ostap reprend tout ce qui fut évoqué ou décrit en détails dans les chapitres 4 et 5 du livre.


      … et gandins en calottes dorées : il y a une ambiguïté. Le terme russe transcrit le français pigeon, mais il signifie bien : dandy, gandin. A. Préchac traduit cependant : pigeon, comme il l’avait déjà fait au chapitre 2. Cela peut se défendre au vu des préciosités de la langue d’Ostap…


     Le tatouage qu’Ostap a sur la poitrine a été évoqué au chapitre 18, à la plage.


     Et maintenant, poursuivons nos jeux : emprunt biographique attesté. C’est en ces termes que Mikhaïl Koltsov, rédacteur en chef de Tchoudak (L’Original), revue humoristique à laquelle Ilf et Petrov avaient collaboré en compagnie de Kataïev et de Zochtchenko, ouvrait ses réunions (note due à I. Chtcheglov).


     Comme le remarque A. Préchac, il y a une contradiction dans le récit : l’Iméréthie mentionnée à la fin du chapitre 17, au retour d’expédition d’Ostap, est l’ancienne Colchide, partie de la Géorgie, république effectivement viticole, mais les chameaux et les calottes dorées évoquent plutôt l’Asie Centrale. Le chapitre 5 évoquait une distance de 3 000 km par rapport à Moscou, ce qui, là encore, fait plutôt penser à l’Asie Centrale qu’à la Géorgie…


     L'Ossoaviakhim : il s'agit de la Société d’assistance à la Défense, à l’Aviation et à l’Industrie chimique :

https://fr.wikipedia.org/wiki/DOSAAF


     Les télégrammes auxquels fait allusion Koreïko sont ceux du chapitre 10.


     Le froid philosophe : pseudonyme utilisé par la paire Ilf & Petrov pour certains de leurs récits humoristiques et satiriques des années vingt (note d’A. Préchac).

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