samedi 23 janvier 2021

Le Veau d'or (Ilf et Petrov), chapitre 31

 Bagdad



     Les chameaux traînèrent sept jours dans le désert les cheiks tout neufs. Au début du voyage, Ostap se réjouit de tout son cœur. tout l’amusait : Alexandre Ibn-Ivanovitch se débattant entre les bosses de son chameau, le malingre vaisseau du désert essayant de se soustraire à ses obligations, le sac contenant un million et dont le Grand Combinateur frappait parfois, pour les encourager, les moutons récalcitrants. Ostap se rebaptisait le colonel Lawrence.


     « Je suis l’émir-dynamite ! criait-il en se balançant sur l’échine surélevée. Si d’ici deux jours nous n’avons pas de nourriture décente, je pousserai les tribus à la révolte. parole d’honneur ! Je me nommerai plénipotentiaire du Prophète et déclarerai la guerre sainte, le djihad. Au Danemark, par exemple. Qu’avaient-ils à tourmenter leur prince Hamlet, les Danois ? Dans le contexte politique actuel, la Société des Nations elle-même se contenterait d’un tel motif de guerre. Ma parole, j’achèterai aux Anglais un million de fusils – ils aiment vendre des armes à feu aux tribus –, et en avant marche ! Direction le Danemark. L’Allemagne nous laissera passer – au titre des réparations. Vous imaginez les tribus envahissant Copenhague ? Avec moi devant, sur un chameau blanc. Ah ! Panikovski n’est plus là ! Il aurait pu goûter de l’oie danoise !… »

     Mais au bout de quelques jours, alors que tout le koumys avait été bu et qu’il ne restait plus, des moutons, que leurs cordes, l’émir-dynamite lui-même perdit sa bonne humeur, marmonnant avec mélancolie :


     Dans le sable des steppes d’Arabie ont poussé,

     Allez savoir pourquoi, trois orgueilleux palmiers.


     Les deux cheiks avaient l’un comme l’autre fortement maigri, ils étaient barbus et dépenaillés, ils avaient l’air de derviches d’une paroisse indigente.


     « Encore un peu de patience, Ibn-Koreïko, et nous arriverons dans une petite cité ne le cédant en rien à Bagdad. Toits plats, orchestres indigènes, petits restaurants aux plats orientaux, vins doux, vierges des légendes et quarante mille broches portant des chachlyks à la Kars, à la turque, à la tartare, à la mésopotamienne et à l’odessite. Et enfin, le chemin de fer. »


     Au huitième jour, les voyageurs approchèrent d’un antique cimetière. Les rangées de tombeaux semi-cylindriques s’étendaient jusqu’à l’horizon en vagues pétrifiées.  Ici l’on n’enterrait pas les morts. On les posait par terre en les entourant d’une cloche de pierre. Le terrible soleil brillait au-dessus de la ville cendrée des morts. Le vieil Orient gisait dans ses tombes brûlantes. 


     Les deux combinateurs cinglèrent leurs chameaux et arrivèrent bientôt à une oasis. Se reflétant dans les rizières carrées noyées dans l’eau, les peupliers éclairaient la ville comme autant de torches vertes. Des ormes solitaires avaient l’air de globes gigantesques montés sur des pieds de bois. De petits ânes apparurent, chargés de sacs de trèfle et de gros hommes en burnous.


     Koreïko et Bender passaient devant de petites échoppes vendant du tabac vert et des savons à l’odeur repoussante, dont la forme conique évoquait des têtes de schrapnells. Des artisans à la barbe de mousseline blanche s’activaient sur des feuilles de cuivre qu’ils roulaient et pliaient pour fabriquer des cuvettes et des jarres au bec étroit. Des cordonniers faisaient sécher au soleil de petites peaux badigeonnées d’encre. Les carreaux de faïence indigo, jaunes ou bleu ciel des mosquées jetaient des lueurs de verre liquide.


     Les millionnaires passèrent le reste de la journée et la nuit suivante à l’hôtel, enfoncés dans un lourd sommeil ; au matin, ils se lavèrent dans des baignoires blanches, se rasèrent et sortirent en ville. L’humeur radieuse des cheiks fut gâtée par la nécessité dans laquelle ils étaient de trimballer avec eux la valise et le sac.


     « C’est pour moi un devoir primordial, fanfaronna Bender, de vous faire connaître une merveilleuse petite cave qui s’appelle Au clair de lune.  Il y a cinq ans, j’y ai fait des conférences sur la lutte contre l’avortement. Une cave admirable ! La pénombre, la fraîcheur, un patron originaire de Tiflis, un orchestre indigène, de la vodka glacée, des danseuses avec des cymbales et des tambourins. Restons-y toute la journée. Des médecins du service sanitaire peuvent bien avoir leurs minuscules faiblesses, non ? C’est moi qui régale. Le Veau d’or répond de tout.


     Et le Grand Combinateur secoua son sac.


     Mais la cave Au clair de lune n’était plus là. Ostap eut la surprise de voir que la rue même où résonnaient les cymbales et les tambourins qu’il évoquait avait disparu. Il y avait à la place une avenue de style européen, droite et bâtie sur toute sa longueur. Des palissades sur les côtés, de la poussière d’albâtre dans l’air et des camions enflammant un air déjà brûlant. Ayant observé quelques instants les façades de brique grise aux fenêtres tout en longueur, Ostap donna un petit coup de coude à Koreïko et lui dit : 


     « Il y a un autre endroit, c’est un type de Bakou qui le tient. »


     Et il l’emmena à l’autre bout de la ville. Mais, sur place, on ne voyait plus l’enseigne poétique rédigée par le tenancier du doukhan originaire de Bakou :



FAIS-TOI HONNEUR,

FAIS-NOUS HONNEUR,

APPRÉCIE LE CAUCASE,

VIENS NOUS RENDRE VISITE.



     À la place, les cheiks purent contempler un écriteau en carton portant en russe et en arabe :



MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE LA VILLE



     « Allons-y, dit tristement Ostap ; il fait frais à l’intérieur, au moins. En outre, le programme de médecins du service sanitaire comporte la visite de musées !


     Ils entrèrent dans une vaste salle blanchie à la chaux, posèrent leurs millions sur le sol et essuyèrent longuement de leurs manches leur front brûlant. Le musée exposait juste huit pièces : une dent de mammouth offerte au nouveau musée par la ville de Tachkent, une peinture à l’huile intitulée Escarmouche avec les Basmatchis, deux burnous d’émir, un poisson doré dans un aquarium, une sauterelle desséchée derrière une vitrine, une statuette en porcelaine venant de la manufacture Kouznetsov et enfin une maquette de l’obélisque que la ville se proposait d’ériger sur la grande place. Une grande couronne en fer-blanc avec des rubans gisait par terre devant la maquette. Une délégation venue spécialement d’une république voisine l’avait récemment apportée, mais comme il n’y avait pas encore d’obélisque (les fonds attribués à son édification avaient servi à construire des bains, chose bien plus nécessaire), la délégation, une fois prononcées les allocutions de circonstance, avait déposé la couronne au pied du projet.


     Un jeune homme portant une calotte en Boukhara épais sur sa tête rasée s’approcha tout de suite des visiteurs et leur demanda, ému comme un auteur :


     — Vos impressions, camarades ?


     — Ça se laisse voir, dit Ostap. 


     Le jeune homme, qui était le conservateur du musée, se mit sans préalable à parler des difficultés que son enfant rencontrait. Les crédits étaient insuffisants. Les gens de Tachkent s’étaient contentés de se défaire d’une dent, alors qu’il n’y avait personne pour collecter les trésors artistiques et historiques locaux. Ils n’envoyaient pas de spécialiste.


     — Ah, si j’avais trois cents roubles ! s’écria le conservateur. Je ferais un Louvre de cet endroit.


     — Dites-moi, vous devez bien connaître la ville ? demanda Ostap en faisant un clin d’œil à Alexandre Ivanovitch. Vous ne pourriez pas nous montrer quelques curiosités ? Je connaissais autrefois votre ville, mais elle a pas mal changé.


     Le conservateur était ravi. Criant qu’il leur montrerait tout lui-même, il ferma le musée à clef et emmena les millionnaires à cette même rue où, une demi-heure plus tôt, ils avaient cherché la cave Au clair de lune. 


     — L’Avenue du Socialisme ! dit-il en inhalant avec plaisir la poussière d’albâtre. Ah ! Quel air prodigieux ! Qu’aurons-nous ici dans un an ! L’asphalte ! L’autobus ! L’Institut d’irrigation ! L’Institut tropical ! Eh bien, si Tachkent ne nous envoie pas du personnel scientifique, cette fois-ci… Vous savez, ils ont une quantité d’os de mammouth et ils m’ont juste envoyé une dent, alors qu’il y a dans notre république une grande attirance pour les sciences naturelles.


     — Vraiment ? dit Koreïko en jetant un regard de reproche à Ostap.


     — Et vous savez, chuchota l’enthousiaste, je soupçonne que ce n’est pas une dent de mammouth. Ils m’ont refilé une dent d’éléphant !


     — Et que sont devenus ces… cabarets de style asiatique qu’il y avait chez vous, vous savez, avec des cymbales et des flûtes ? demanda le Grand Combinateur avec impatience.


     — On les a éliminés, répondit avec indifférence le jeune homme. On aurait dû depuis longtemps exterminer cette infection, ce foyer d’épidémies. On a justement étranglé au printemps le dernier repaire de brigands. Ça s’appelait Au clair de lune.


     — Étranglé ? s’écria Koreïko.


     — Parole d’honneur ! En revanche, une fabrique de plats préparés a ouvert. Cuisine européenne. Le lavage et le séchage des assiettes fonctionne à l’électricité. La courbe des maladies de l’estomac a fortement chuté. 


     — Que ne fait-on pas !  s’exclama le Grand Combinateur, le visage dans les mains.


     — Vous n’avez encore rien vu, dit le conservateur du musée en riant timidement. Allons déjeuner à la fabrique.


     Ils prirent place dans un break attelé, sous un auvent de toile à festons et bordé d’un liseré bleu clair, et partirent. En chemin, leur aimable cicérone incitait à tout instant les millionnaires à sortir la tête hors de l’auvent en leur montrant les bâtiments déjà construits, ceux en cours de construction et les emplacements des futures constructions.  Koreïko regardait Ostap d’un sale œil. Ostap lui tournait le dos et disait :


     — Quel merveilleux petit bazar indigène ! C’est Bagdad !


     — On commencera à le démolir ce mois-ci, le dix-sept, dit le jeune homme. Il y aura ici un hôpital et une coopérative.


     — Et vous ne regrettez pas cet exotisme ? C’est vraiment Bagdad !


     — Très joli ! soupira Koreïko.      


     Le jeune homme se mit en colère :


     — C’est joli pour les voyageurs comme vous, mais nous, nous devons vivre ici.


     Dans la grande salle à manger de la fabrique de plats préparés, aux murs recouverts de carreaux de faïence, sous les rubans tue-mouches accrochés au plafond, les voyageurs mangèrent de la soupe à l’orge perlé et de petites croquettes de viande brunâtres. Ostap posa une question à propos du vin mais il lui fut répondu triomphalement qu’on avait récemment découvert à proximité de la ville une source d’eau minérale dont les qualités gustatives surpassaient celles du fameux narzan. En guise de preuve, le conservateur commanda une bouteille de la nouvelle eau, qui fut bue dans un silence sépulcral.


     — Et où en est la courbe de la prostitution ? demanda avec espoir Alexandre Ibn-Ivanovitch. 


     — En forte baisse, répondit l’inexorable jeune homme.


     — Ah, tout ce qui se passe ! dit Ostap en riant faussement.


     Mais il ne savait réellement pas ce qui se passait. Quand ils se levèrent de table, il s’avéra  que le jeune homme avait déjà payé pour les trois. Il refusa purement et simplement d’accepter l’argent des millionnaires, en assurant qu’il allait de toute façon recevoir son salaire le surlendemain, et qu’il se débrouillerait d’ici là.


     — Alors, et les réjouissances ? Comment la ville s’égaye-t-elle ? demanda Ostap sans grand enthousiasme, déjà. Les timbales et les cymbales ?


     — Comment, vous ne savez pas ? s’étonna le conservateur du musée. Une philharmonie va ouvrir chez nous la semaine prochaine : le grand quatuor symphonique Bebel-et-Paganini. Allons-y tout de suite. Comment ai-je pu l’oublier !


     Refuser d’aller visiter la philharmonie était moralement impossible, vu qu’il avait payé le repas. En sortant de la salle de concert, Alexandre Ibn-Ivanovitch dit d’une voix de concierge :


     — L’harmonium de la ville !


     Le Grand Combinateur rougit.


     Sur le chemin de l’hôtel, le jeune homme demanda soudain au cocher de s’arrêter, fit descendre les millionnaires, les prit par la main et, l’excitation le faisant se dresser sur la pointe des pieds, les amena jusqu’à une modeste pierre entourée d’une petite grille.


     — C’est ici que se dressera l’obélisque ! dit-il d’un air important et pénétré. La Colonne du Marxisme !


     En les quittant, le jeune homme les invita à revenir souvent. Ostap, débonnaire, assura qu’il reviendrait sans faute, parce qu’il n’avait jamais passé de journée aussi plaisante. 


     — Je vais à la gare, dit Koreïko une fois seul avec Bender.


     — Nous allons faire la nouba dans une autre ville ? s’enquit Ostap. On peut passer très deux ou trois jours à Tachkent en prenant du bon temps.


     — J’en ai eu assez comme ça, répondit Alexandre Ivanovitch. Je vais aller à la gare mettre ma valise à la consigne et me trouver un emploi de bureau ici. J’attendrai le capitalisme. Là, je prendrai du bon temps.


     — Eh bien, attendez-le, répliqua assez grossièrement Ostap ; moi je m’en vais. Aujourd’hui, ce n’était qu’un malheureux malentendu, des déformations locales. Le petit Veau d’or possède encore quelque pouvoir dans notre pays !


     Sur la place de la gare, ils virent la foule des journalistes du train spécial ; ces derniers, après la cérémonie de la jonction, faisaient du tourisme en Asie Centrale. Ils entouraient Oukhoudchanski. Le propriétaire de L’Assortiment solennel se tournait de tous côtés comme un paon, faisant admirer ses acquisitions. Il portait un bonnet de velours bordé de queues de chacal, et un burnous taillé dans une couverture en coton.


     Les prédictions du prophète au nez pelucheux continuaient à s’accomplir.









Notice synthétique



     Tout ce chapitre a été rajouté pour l’édition en volume, indique A. Préchac.


     Le colonel Lawrence : le célèbre Lawrence d’Arabie. Bender transpose en Europe l’irruption des tribus soulevées par Lawrence durant la Première Guerre mondiale contre l’Empire ottoman. Ostap crâne encore, mais il est moralement atteint. Ce qu’il murmure un peu plus loin est une parodie de deux vers tirés d’une poésie de 1839 de Liermontov, Les Trois Palmiers. Quant aux Basmatchis déjà rencontrés, ce sont des opposants du cru à la soviétisation de l’Asie Centrale (le poème de Liermontov, qui compte une soixantaine de vers et que je traduirai peut-être, a été signalé par A. Préchac).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_Edward_Lawrence

https://ilibrary.ru/text/1037/p.1/index.html


     Les deux gaillards mangent deux moutons en une semaine : exagération odessite ? Ce n’est pas la seule invraisemblance du récit, Le Veau d’or en est truffé. 


     Chachlyks à la Kars : je garde la transcription normale, en dépit de la francisation actuelle qui écrit chachliks. Quant à Kars, rien à voir avec la mer de Kara, au-delà du cercle Arctique : https://fr.wikipedia.org/wiki/Kars


     Rappel : Tiflis est l’ancien nom de Tbilissi, en Géorgie.


     Le Veau d’or répond de tout : voici enfin le motif qui apparaît nommément.  Alain Préchac (qui rappelle que, comme la plupart des intellectuels russes, Ilf et Petrov allaient à l’opéra) y voit une « transparente citation de la version russe du Faust de Gounod :

“ Le Veau d’or/ Est toujours le plus fort.” » 

     Rappelons que dans le livret français, on entend : « Le Veau d’or est toujours debout. » 

https://www.antiwarsongs.org/canzone.php?lang=fr&id=37823


     Comme l’avait annoncé au chapitre précédent A. Préchac, le titre du chapitre est d’une ironie terriblement désenchantée. Le prosaïsme moderne – la version soviétique n’en est qu’un avatar destiné dans peu d’années à devenir très sanglant – a le terrible effet de dépoétiser les êtres et les choses de façon irrémédiable. À la ruelle orientale ont succédé les briques grises d’immeubles bordant une avenue à l’européenne, et les tambourins et les cymbales de la cave magique ont laissé la place à des camions (qu’on imagine fort bruyants et répandant une odeur infecte ) surchauffant l’air…


     Le doukhan est une taverne au Caucase. Voir, sur ce blog, le début (Bella) du roman Un héros de notre temps

     

     Deux fabriques de céramiques étaient célèbres en Russie impériale : Lomonossov et Kouznetsov.

https://www.etsy.com/fr/market/kuznetsov_porcelain


     À lire en creux dans tout ce chapitre : la russification forcée de la région. Qui fit de nombreuses victimes, nous le savons aujourd’hui, indique A. Préchac. La collectivisation eut pour corollaire la sédentarisation forcée qui entraîna des révoltes sauvagement réprimées. Le russe était la langue officielle commune à l’URSS. Il faut signaler également que Staline et Béria déportèrent de nombreuses populations au Kazakhstan. Voir à ce sujet le livre de J.J. Marie : Les peuples déportés d’Union soviétique. 


     Une étude sur le Kazakhstan :

https://www.persee.fr/doc/russe_1161-0557_2011_num_36_1_2453


     Une autre remarquable étude, celle d’Isabelle Ohayon : La sédentarisation des Kazakhs dans l’URSS de Staline, Collectivisation et changement social (1928-1945). Nicolas Werth signale, dans sa préface, l’imbécillité dogmatique et désastreuse qui consista à transformer des éleveurs nomades en agriculteurs sédentaires…


   Le grand quatuor symphonique Bebel-et-Paganini : nouvelle invention loufoque des auteurs, qui associent le célèbre musicien génois au très connu socialiste allemand.


     J’attendrai le capitalisme : Koreïko se méfie et préfère s’enterrer de nouveau comme il sait si bien le faire. Voir la fin du chapitre 5 : 

https://blogs.mediapart.fr/m-tessier/blog/140920/le-veau-dor-ilf-et-petrov-chapitre-5


     Des déformations locales : comme le note A. Préchac, cette expression est, à nouveau, d’une incroyable insolence, car c’est précisément celle utilisée à maintes reprises dans un grand article du 2 mars 1930 dans la Pravda qui dénonçait les exactions, dues bien sûr à des sous-fifres, et dirigées contre les paysans, dans le désir de hâter de façon précipitée la collectivisation. Ce célèbre article, intitulé Le Vertige du succès, fut rédigé par… Staline. Lequel jouait la prudence et temporisait devant la résistance paysanne, avant de relancer les choses avec une brutalité inouïe, quelques mois plus tard.

     On peut signaler l’étude suivante sur la question :

https://www.persee.fr/doc/slave_0080-2557_1992_num_64_1_6030


     L’Assortiment solennel : c’est le canevas imaginé au chapitre 28 par l’ingénieux mais affamé Ostap, qui l’a vendu au laborieux Oukhoudchanski :

https://blogs.mediapart.fr/m-tessier/blog/090121/le-veau-dor-ilf-et-petrov-chapitre-28


     Le prophète au nez pelucheux : c’est celui du chapitre 26, celui qui avait annoncé aux partants qu’ils chanteraient Stienka Razine dans le train…

https://blogs.mediapart.fr/m-tessier/blog/311220/le-veau-dor-ilf-et-petrov-chapitre-26

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire